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LE MANUEL DE CAMPAGNE : FAQ des Africains sur le MFPA et la formation des États Africains Unis

LE MANUEL DE CAMPAGNE

Questions fréquemment posées par les Africains

 

 

Question 1: Comment passer de l'Union africaine à l'Etat fédéral ?


L'Union africaine est une organisation intergouvernementale régie par une charte. Les États africains unis émanent de la volonté des peuples africains de mettre en commun des portions de leur souveraineté actuelle afin d'obtenir une souveraineté pleine et entière pour tous les pays membres. Par conséquent, l'État fédéral sera régi par une Constitution reflétant la volonté des peuples africains. Il s'agit donc d'une approche totalement différente. Il appartient à l'Union africaine d'opérer sa transformation pour contribuer à la naissance des États africains unis.

 

Question 2: Pourquoi ne pas créer des fédérations régionales avant d'arriver à un Etat fédéral continental ?


Un Etat fédéral doit être un Etat viable. S'il existe une grande disparité entre les membres d'une fédération sans contrepoids, la fédération n'est pas viable. Un État de la CEDEAO serait écrasé par le poids du Nigeria. Un Etat fédéral basé sur la SADEC serait écrasé par le poids de l'Afrique du Sud. De plus, la question de la balkanisation de l'Afrique, qui l'affaiblit, ne serait pas résolue, car il est toujours possible d'opposer les fédérations régionales entre elles sur des questions de macroéconomie continentale. Julius Nyerere, qui était favorable aux fédérations régionales, s'opposant ainsi à la vision continentale de Kwame Nkrumah, a reconnu en 2007 que Kwame Nkrumah avait raison. Un État fédéral continental sera beaucoup plus équilibré avec l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Algérie, la Tanzanie, le Kenya et la République démocratique du Congo comme poids lourds en termes de puissance économique et démographique.

 

Question 3 :Pourquoi ne pas commencer par l'intégration économique de l'Afrique en rendant effective la zone de libre-échange africaine avant de passer à l'intégration politique ?


Une zone de libre-échange est une zone à l'intérieur de laquelle les échanges économiques sont libres de toute taxe, alors qu'à l'extérieur de la zone, diverses taxes douanières peuvent s'appliquer, notamment à l'importation et à l'exportation. Pour être efficace, cette zone doit être gérée par une autorité politique unique chargée de veiller au respect de toutes les clauses liées à la zone, y compris le contrôle des frontières de la zone. Il est tout simplement impossible de bien gérer cette zone avec 54 gouvernements qui doivent prendre des décisions, chacun pour ses intérêts particuliers. Dans ces conditions, les puissances étrangères et leurs multinationales peuvent conclure des accords bilatéraux avec différents Etats pour entrer facilement dans la zone de libre-échange et y déverser leurs produits industriels sans payer de taxes, ce qui condamne les entreprises africaines à une concurrence déloyale à laquelle elles ne peuvent pas survivre. Pour que la zone de libre-échange soit un formidable atout pour le développement des entreprises africaines, il est impératif qu'elle soit gérée par un seul pouvoir politique ayant juridiction sur l'ensemble du continent, en l'occurrence le gouvernement fédéral des États-Unis d'Afrique. L'union politique doit donc précéder l'union économique.

 

Question 4 :L'Union européenne s'est construite avec plusieurs pays sans devenir des Etats-Unis d'Europe, mais elle a su créer une politique économique intégrée avec des normes que tous les membres s'accordent à appliquer. Pourquoi ne pas reproduire le modèle européen ?


Les Etats européens se sont constitués à travers plus de mille ans d'histoire, marqués par d'incessantes guerres intestines qu'ils ont exportées au monde entier : esclavage, colonisation et deux guerres mondiales. De l'invasion du monde, ils ont tiré un profit économique et politique inestimable qui leur garantit une souveraineté positive à l'abri de toute menace. Dans ces conditions, ils n'ont aucun intérêt à former une fédération des Etats-Unis d'Europe. La seule part de souveraineté que beaucoup d'entre eux n'ont pas pu gérer individuellement, c'est la monnaie. C'est pourquoi ils ont mutualisé la gestion de leur monnaie en créant l'euro et un marché commun, une zone de libre-échange européenne. Cette monnaie n'est pas adoptée par tous les pays européens.


Copier le modèle européen ? C'est déjà fait ! L'Union africaine n'est qu'une copie de l'Union européenne mais avec une souveraineté négative, une zone de libre-échange inapplicable et sans monnaie commune. Pire, la majorité des pays africains ont une économie directement dépendante des puissances coloniales européennes et sont contrôlés par elles de multiples façons (les fameuses zones d'influence). Dans ces conditions, aucune copie de l'Union européenne ne peut amener l'Afrique à acquérir sa pleine et entière souveraineté.

 

Question 5: En matière de défense, les pays européens sont regroupés au sein de l'OTAN, même si chaque pays possède également sa propre armée qui gère les problèmes internes ou défend ses intérêts internationaux. Mais dès qu'un membre est attaqué, l'OTAN intervient au nom des accords de défense et c'est là que les USA interviennent.


Cette observation suggère que l'Afrique devrait probablement faire quelque chose de similaire. Si l'on observe la facilité avec laquelle les Etats africains actuels sont déstabilisés militairement, il est facile de comprendre que ces Etats sont très fragiles et n'ont pas la capacité de se défendre ou de défendre leurs populations. La mutualisation des moyens de défense gérés par un Etat fédéral leur apportera une plus grande sécurité, car l'Etat fédéral disposera de beaucoup plus de ressources pour créer et entretenir une grande armée (aérienne, terrestre et maritime) qui pourra intervenir dans la défense de n'importe quel Etat membre de la Fédération. La répartition des pouvoirs entre l'armée nationale et l'armée fédérale peut être définie à la fois par la constitution de l'État fédéral et par des accords juridiques appropriés entre l'État fédéral et chaque État membre.

 

Question 6 :Comment les dirigeants au niveau fédéral pourraient-ils être choisis/élus ? Quels sont les mécanismes d'élection des dirigeants fédéraux ?


Lorsque, à la fin de la campagne, un nombre suffisant de pays se seront déclarés prêts à participer à l'Assemblée constituante des États africains unis, le deuxième congrès de l'AMPF sera convoqué pour que les délégations de ces pays discutent de la Constitution de l'État fédéral. Tous les mécanismes possibles pour l'élection des dirigeants fédéraux seront discutés et choisis au cours de ce congrès. De nombreuses commissions seront mises en place pour élaborer les modalités juridiques dans différents domaines tels que la politique économique, la monnaie, la dette, la diplomatie, la défense, la sécurité, l'administration, les agences fédérales, la justice, l'éducation, etc. Le Congrès fixera le calendrier de ces travaux et la durée de la transition vers la mise en place des institutions essentielles de l'État fédéral.

 

Question 7: Quelle sera la politique linguistique ? Les langues transfrontalières seront-elles maintenues comme langues officielles et qu'adviendra-t-il des langues coloniales ?


Le Mouvement fédéraliste panafricain ne fait pas de politique pour l'Etat fédéral dans quelque domaine que ce soit. Il appartient aux experts fédéraux dans chaque domaine de développer de telles politiques dans le cadre du fonctionnement normal des institutions de la Fédération. Il n'en reste pas moins que l'Etat fédéral doit pouvoir se donner les moyens de fonctionner à long terme en assurant une communication efficace entre les différents organes de sa propre administration et entre son administration et les Etats membres. Les éléments suivants peuvent guider la réflexion :

 

a) La politique linguistique, comme la politique culturelle en général, est laissée à la discrétion de chaque État membre.

b) Les États qui partagent une ou plusieurs langues transfrontalières peuvent avoir intérêt à harmoniser leurs politiques linguistiques afin de tirer le meilleur parti de la ou des langues qu'ils partagent.

c) Le gouvernement fédéral peut suivre l'exemple de l'Union africaine en choisissant le kiswahili comme langue de l'administration fédérale et encourager l'enseignement du kiswahili dans les universités africaines et les écoles supérieures d'administration et de justice, où seront formés les futurs fonctionnaires fédéraux. Dans cette option, la traduction des textes fédéraux dans les langues transfrontalières sera assurée par le gouvernement fédéral.

d) En aucun cas, le choix d'une langue pour un objectif donné ne doit conduire à l'abandon d'autres langues qui doivent être valorisées. Les Africains sont polyglottes parce que le multilinguisme est beaucoup plus répandu en Afrique que le monolinguisme. Il est donc possible de concevoir une politique linguistique équilibrée qui articule l'apprentissage des langues nationales au niveau des Etats avec celui des langues transfrontalières au niveau régional et celui du kiswahili pour l'usage administratif fédéral.

e) Il est fort probable que l'administration fédérale continuera encore longtemps à travailler en anglais, français, espagnol, portugais, arabe et kiswahili, avec de nombreux bureaux de traduction, jusqu'à ce qu'une nouvelle génération de fonctionnaires parlant le kiswahili soit disponible partout où cela est nécessaire.

 

Question 8 : Circulation des ressources humaines : la Convention d'Addis Abeba peut être utilisée car elle vise la mobilité des enseignants et des étudiants et même d'autres secteurs par le biais d'un système d'équivalence des diplômes.


Il est clair que l'Etat fédéral peut mettre en œuvre cette convention en plus de tout système facilitant la libre circulation des personnes et des biens, notamment des étudiants, des enseignants et autres personnes qui contribuent à la diffusion des connaissances et du savoir-faire dans l'ensemble des Etats Unis d'Afrique. Le système d'équivalence des diplômes et des certifications dépend beaucoup plus des corporations professionnelles propres à chaque domaine que d'une décision politique de l'État fédéral. Les établissements de formation et d'enseignement les plus performants et les plus attrayants deviendront sans aucun doute des références et des exemples pour les autres.

 

Question 9: Quel sera le rôle du gouvernement fédéral dans le système éducatif ? La gestion de l'éducation sera-t-elle réservée exclusivement au gouvernement fédéral ou spécifique à chaque gouvernement local ?


Chaque Etat est libre d'organiser et de gérer son système éducatif comme il l'entend en raison de sa spécificité culturelle. Ceci est particulièrement vrai pour les niveaux primaire et secondaire, y compris les écoles professionnelles.


Au niveau des universités nationales et régionales, les Etats peuvent être encouragés par le gouvernement fédéral à développer des programmes de professionnalisation qui favorisent le développement économique de la région, ainsi que des programmes qui permettent une large ouverture sur les Etats-Unis.


Ce n'est qu'au niveau des universités fédérales panafricaines que l'Etat fédéral assumera pleinement son rôle en assurant la formation des cadres de haut niveau dont la Fédération a besoin.

 

Question 10: Les ressources naturelles doivent être inventoriées dans chaque région et une politique d'exploitation doit être définie ainsi que la stratégie d'utilisation des revenus de ces ressources pour investir dans des programmes structurants au niveau national (%), régional (%) et fédéral (%). La transparence à tous les niveaux de la gestion du secteur minier doit être exigée car il est la source de tous les conflits dans nos pays.


En principe, l'Etat fédéral ne prend en charge que les investissements qui dépassent les capacités de chaque Etat membre. Lorsqu'une ressource naturelle située dans un pays ou dans une région comprenant plusieurs pays revêt une importance stratégique majeure pour l'ensemble de la Fédération, l'Etat fédéral s'associe à cet Etat membre ou aux Etats de la région pour une exploitation commune de cette ressource. La répartition des bénéfices de cette exploitation est définie par les lois et règlements (contrats, accords, etc.) qui s'y rapportent. Indépendamment de l'intervention de l'État fédéral pour l'exploitation d'une ressource naturelle spécifique dans un État ou une région, un système de solidarité entre tous les États membres leur permettra de payer à l'État fédéral une redevance en fonction de leur capacité, et de recevoir de l'État fédéral une rémunération en fonction de leurs besoins. Il est évident que la transparence à tous les niveaux est nécessaire.

 

Question 11 :Au niveau régional, il faudrait identifier comment entreprendre des partenariats et privilégier la coopération décentralisée à ce niveau ! Comment gérer la partie diplomatique ?


Lorsqu'il s'agit de négocier avec des organisations internationales telles que l'ONU, le FMI, l'OMS, l'OMC, etc. ou avec de grandes puissances et des multinationales, les Etats Unis d'Afrique ont intérêt à parler d'une seule voix afin que les accords internationaux ne leur soient en aucun cas défavorables. Les partenariats bilatéraux sous forme de coopération décentralisée devraient être possibles s'ils sont bien gérés et ne doivent en aucun cas nuire à la sécurité de tout ou partie des Etats Unis d'Afrique. On peut donc dire que le domaine de la diplomatie peut faire l'objet d'une cogestion entre l'Etat fédéral et les Etats membres, la répartition des compétences étant déterminée par des textes réglementaires en plus de la Constitution.

 

Question 12 :Les États-Unis d'Afrique maintiendront-ils ou aboliront-ils les frontières actuelles des États ?

Les États-Unis d'Afrique n'ont pas l'intention d'intervenir dans l'abolition ou le maintien des frontières actuelles des États. En principe, on peut s'attendre à ce que la Fédération des États unis d'Afrique ne soutienne pas la poursuite de la fragmentation de l'Afrique et de ses États membres. Inversement, on pourrait s'attendre à ce que la réunification de territoires fragmentés en un seul État soit accueillie favorablement. Mais tout cela dépend avant tout de la volonté des populations concernées.



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